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Libye : la guerre par le viol

La Libye est désormais une poudrière où s’affrontent des milices rivales. Le viol y est utilisé comme arme de guerre de façon planifiée, systématique, aussi bien contre les femmes que contre les hommes.

Depuis la chute du colonel Kadhafi, la Libye est un pays déchiré et totalement à la dérive. Plus d’Etat, deux gouvernements sans pouvoir réel et, sur l’ensemble de son territoire fragmenté entre clans des centaines de milices, prêtes à piller, enlever, torturer et violer, femmes et hommes. Dans les prisons, le viol est utilisé comme une arme systématique de destruction et d’humiliation. Un crime parfait, car son stigmate enferme les suppliciés dans le silence, surtout les hommes pour qui dénoncer semble impossible. Parler, c’est déshonorer une famille et une communauté sur des générations. Et puis, à qui se fier quand le système judiciaire est en miettes ? Comment être sûr que l’affaire ne sera pas un jour exposée sur la place publique ? Alors que les victimes se taisent, noyées dans les souffrances physiques et mentales indicibles, les exactions se poursuivent.

Libye - Anatomie d'un crime, de Cécile Allegra, révèle le travail acharné d’enquêteurs libyens et français pour qu’une justice puisse être enfin rendue. Une projection en première mondiale, en présence de protagonistes et de la réalisatrice.

Tags : Afrique, Justice, Femmes

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Cécile Allegra

Cécile Allegra est documentariste et reporter. Elle réalise en 2017 "Libye – Anatomie d’un crime", documentaire sur le viol comme arme de guerre en Libye. Parmi ses autres créations s’illustrent "Haïti, la blessure de l’âme" et "Voyage en barbarie" (présenté au FIFDH). Plusieurs prix récompensent son travail à travers les années, notamment le prix Albert-Londres

Céline Bardet

Céline Bardet est juriste, enquêtrice et auteure, spécialisée sur les crimes de guerre, la justice post conflit et la sécurité. Après plusieurs années au TPIY et à l’ONU, elle part sur les zones de conflit qu’elle n’a plus quitté depuis. En Bosnie elle créé une unité crime de guerre, amène la première condamnation pour viol de guerre et une loi reconnaissant le statut de victime de guerre aux victimes de viols reprise par de nombreux pays dont la Libye où elle travaille depuis 2011. En 2014, elle fonde l’ONG We Are NOT Weapons Of War dédiée à la lutte contre le viol de guerre et développe un outil technologique, accélérateur de justice, le Back Up pour lequel son ONG est incubée à Station F à Paris.

Elisabeth Decrey Warner

Elisabeth Decrey-Warner est la fondatrice et ancienne dirigeante de l’Appel de Genève, une organisation non-gouvernementale neutre et impartiale qui se consacre à la promotion du respect par les acteurs armés non-étatiques (AANE) du droit humanitaire international dans les conflits armés et dans d'autres situations de violence, notamment dans le domaine de la protection des civils. Elle a consacré une grande partie de sa vie à la lutte pour le respect des droits humains, d’abord auprès d’ONG puis en participant aux négociations aboutissant à la signature du traité interdisant les mines antipersonnel, avant de s’engager pleinement dans son ONG. En parallèle, elle a également présidé le Grand Conseil Genevois. En 2006, elle reçoit le « Prix de la société internationale pour les droits humains » et en 2016, le Prix de la Fondation pour Genève en récompense de son travail.

Caroline Abu Sa’Da

Après plusieurs années à travailler pour MSF, Caroline Abu Sa’da est maintenant directrice de l’ONG SOS Méditerranée Suisse, qui est dédiée au sauvetage en mer des réfugiées. A MSF, elle était Directrice de l'Unité de Recherche sur les Enjeux et Pratiques Humanitaires. Elle a énormément publié sur l’action humanitaires et les ONG.