Leila Alaoui, artiste à l’honneur de la 14ème édition


Le visage d’un jeune berger, décidé et fier. Dans ses yeux, le « Hrag », ce feu qui brûle les cœurs au sud de la Méditerranée. Cette image a un pouvoir : elle fait jaillir des centaines d’histoires, des milliers d’êtres et des millions d’espoirs. Ce visage, c’est l’affiche du FIFDH cette année, et c’est une superbe photographie prise à Tanger par Leila Alaoui, extraite de son travail No Pasara.


Leila Alaoui, une artiste unique, qui avait parcouru l’Afrique et le Moyen Orient aux côtés des oubliés de la grande histoire, migrants, porteurs d’eau, réfugiés. Avec un talent inouï, elle leur a offert une fierté, une identité, une histoire.


Nous étions si fiers de faire connaître son travail : cela faisait huit mois que nous préparions son arrivée à Genève. C’était décidé, elle serait l’artiste à l’honneur de cette édition, elle signerait l’affiche, une exposition, et réaliserait une résidence d’artiste à Meyrin. Mais en janvier, deux semaines avant son arrivée, l’impensable est arrivé: la vie de la si joyeuse et talentueuse Leila Alaoui a été tragiquement fauchée dans les attentats de Ouagadougou. 


C’est donc avec une grande émotion que nous présenterons l’exposition qu’elle avait préparée et finalisée pour le FIFDH : Natreen, un travail effectué dans les camps de réfugiés syriens au Liban. En parallèle, Meyrin, où elle devait effectuer sa résidence, accueillera un moment de réflexion et de discussion autour de son travail.


Le regard de Leila posé sur le monde nous survivra à tous. Tout comme sa lumière. 


Isabelle Gattiker


LEILA ALAOUI. IMAGES ET ENGAGEMENT

RENCONTRE ET DISCUSSION

Maison Vaudagne | samedi 5 mars à 18h30


L’artiste et photographe contemporaine Leila Alaoui, victime des attentats de Ouagadougou, avait la conviction que son rôle consistait à témoigner, scruter le paysage humain, d’en dire les blessures, les injustices et les espoirs.


Son travail explorait l’identité, la diversité culturelle et la migration dans l’espace méditerranéen. Elle utilisait la photographie et la vidéo, développait un langage visuel aux limites du documentaire et des arts plastiques.


Cette rencontre sera d’abord l’occasion de revenir sur son parcours, son humanité, ses réalisations, son projet de résidence à Meyrin.


En écho à son exposition récente à la Maison Européenne de la Photographie à Paris, nous interrogerons – dans un second temps – l’éventuelle singularité de l’action des femmes photographes dans le monde arabe contemporain, l’aptitude de l’image fixe ou animée à représenter le monde et à aiguillonner nos consciences.


AVEC LA PARTICIPATION DE :

Nabil Canaan | Fiancé de Leila Alaoui et co-fondateur de l’espace culturel Station à Beyrouth 

Gabriel Bauret | Commissaire de la première Biennale des photographes du monde arabe contemporain à Paris
Mounir Fatmi | Artiste et vidéaste
Bruno Ulmer | Documentariste et artiste plasticien


Modération : Mathieu Menghini | Historien et praticien de l’action culturelle


ACCOMPAGNÉ DE :

Projection de photographies : Leila Alaoui 

Lectures : Claude Thébert | Comédien 

Musique : Les nomades (musique gnawa)


EN PRESENCE DE: 

Pierre-Alain Tschudi | Maire de la Ville de Meyrin 

Isabelle Gattiker | Directrice du FIFDH
Thierry Ruffieux | Responsable du Cairn, Service de la culture de la Ville de Meyrin

NATREEN - (WE ARE WAITING)

Exposition de photographies de Leila Alaoui.


Co-présenté avec le Danish Refugee Council.


Maison des arts du Grütli | espace Hornung | du 7 au 13 mars


Vernissage :

Maison des arts du Grütli | lundi 7 mars à 18h


En novembre 2013, l’artiste Leila Alaoui a été choisie par le Conseil Danois pour les Réfugiés (DRC) pour réaliser une série de photographies illustrant les conditions de vie des réfugiés syriens au Liban, dont le nombre s’élève aujourd’hui à plus d’un million.


En coordination avec les membres du DRC, Leila Alaoui a parcouru le Liban à la rencontre des hommes, des femmes et des enfants victimes de cette crise. Si ses portraits témoignent de l’expérience tragique de l’exil, son sens artistique révèle également l’espoir et la résilience d’un peuple, souligne son humanité et lui rend ainsi hommage.


Biographie de Leila Alaoui

Leila ALAOUI, photographe et vidéaste franco-marocaine, est née en 1982. Elle a étudié la photographie à l’université de la ville de New-York. Son travail explore la construction d’identité, les diversités culturelles et la migration dans l’espace méditerranéen. Elle utilise la photographie et l’art vidéo pour exprimer des réalités sociales à travers un langage visuel qui se situe aux limites du documentaire et des arts plastiques.


Son travail a été exposé internationalement depuis 2009 notamment à Art Dubai, à l’Institut du Monde Arabe et à la Maison Européenne de la Photographie à Paris. Ses photographies ont été publiées dans de nombreux journaux et magazines, y compris le New York Times, The Guardian et Vogue. L’engagement humanitaire de Leila Alaoui inclut également des mandats photographiques pour des ONG reconnues comme le Danish Refugee Council, Search for Common Ground et le HCR.


En janvier 2016, alors qu’elle était mandatée par Amnesty International pour réaliser un travail sur les droits des femmes au Burkina Faso, Leila Alaoui a été victime des attaques terroristes de Ouagadougou. Elle a succombé à ses blessures le 18 janvier 2016. La Fondation Leila Alaoui est en cours de création pour préserver son travail, défendre ses valeurs, inspirer et soutenir l’engagement artistique en faveur de la dignité humaine.